CULTURE DE TRAVAIL DANS LE MONDE

Comment travaille-t’on dans les autres pays ?
 

Une étude publiée par Steelcase décortique minutieusement les différentes habitudes au bureau dans une dizaine de pays.
Les open-spaces, réunions, conférences-call ou brain storming sont autant de concepts récurrents dans les entreprises. Selon la structure où le domaine d’activité concerné, les habitudes de travail sont susceptibles de varier. Mais dès lors que l’on franchit les frontières d’un autre pays, elles peuvent complètement changer de visage. Ainsi, si la figure du «chef» aux États-Unis a un leadership qui ne peut exister sans la consultation régulière de ses salariés, en Chine, le chef est quasiment considéré comme un dieu.

Le spécialiste de l’espace de travail Steelcase a publié une longue enquête qui détaille les habitudes actuelles au travail, dans plusieurs pays, aux quatre coins de la planète. Voici un panel d’éléments significatifs, propres à chacun d’entre eux.

• En France, on supporte les rapports hiérarchiques. Dans le monde du travail français, la tendance n’est pas à aller à l’encontre des supérieurs. Au contraire. Les Français estiment que quelqu’un qui a un statut de chef est légitime, et qu’il l’a mérité. Dans les entreprises françaises, il est très fréquent qu’une – ou plusieurs – salle(s) de réunion soient conçues uniquement pour les supérieurs. Steelcase note aussi que les «codes» sont importants: une place importante est accordée à la gestuelle, l’enthousiasme, et la sincérité de la personne à laquelle on s’adresse. L’employé français attache également beaucoup d’importance à son espace de travail – qu’il n’aime pas spécialement partager – qui est souvent personnalisé.

• En Allemagne, la ponctualité est une valeur essentielle. Les allemands prennent très au sérieux la vie privée et la vie de famille, éléments essentiels pour s’épanouir dans la vie professionnelle. Tout est donc mis en œuvre pour qu’un équilibre soit trouvé. Le télétravail, par exemple, est une pratique largement encouragée. Autre spécificité des Allemands: la ponctualité, qui doit être respectée dans n’importe quel contexte. Habitués à tout planifier méticuleusement, les Allemands se sentent à l’aise dans un environnement très structuré, et détestent qu’un imprévu de dernière minute vienne contrecarrer leurs plans.

• La Grande-Bretagne, un pays individualiste. En Angleterre, le travail est partout, et ne se limite pas aux portes de l’entreprise. Le travail suit l’employé britannique jusqu’à chez lui, en passant par les transports en commun, l’aéroport, la gare… C’est un adepte des mails, textos, et autre supports écrits, qu’il affectionne pour communiquer. Sa vie professionnelle est entièrement liée à sa vie privée. La culture du travail anglaise comporte également un paradoxe: celui de comporter à la fois une vision individualiste du travail – elle est surnommée «l’île des individualistes» – et une habitude à travailler dans des espaces collaboratifs. Mais la culture du résultat transforme ces espaces collaboratifs en des espaces de compétition permanente.

• Les États-Unis, la culture du travail ouverte au dialogue. Comme en Grande-Bretagne, les employés américains doivent gérer des frontières poreuses entre leur travail et leur vie privée. Point important dans le monde du travail américain: une place très importante est accordée à l’aspect collaboratif, et à la concertation entre collègues. Cette façon de penser explique qu’aux États-Unis, la figure du «chef» est assez nuancée: aux États-Unis, un bon chef est celui qui vit avec ses employés, échange avec eux. Steelcase souligne d’ailleurs qu’un chef américain n’a pas systématiquement le meilleur bureau. Autre tendance en vogue, le «creative work», qui préconise un échange d’idées permanent entre les salariés. Dans cette optique, Yahoo! a récemment décidé d’éradiquer la pratique du télétravail.

• La Chine, le pays où le chef est vu comme un dieu. La culture du travail Chinoise est beaucoup moins portée sur le dialogue et l’échange. Steelcase indique dans son enquête que le chef y est vu comme un véritable dieu. Les opinions et les désirs des salariés importent peu en comparaison des objectifs de l’entreprise. De nature assez fataliste, les employés chinois travaillent en majorité dans des grands espaces de travail – ou grands open-spaces – sans la moindre salle de réunion, comportant assez peu de place pour beaucoup de salariés. Pour le travailleur chinois, «perdre la face» est un tabou, et une attitude impardonnable. La notion de confiance est également très importante pour les Chinois, qui ne traitent qu’avec des amis ou des connaissances, mais jamais avec des inconnus.

Publié le 26/03/2013 – Lefigaro.fr – Par Quentin Périnel



01/05/2013
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